Enfance
Née à Versailles le 19 février 1781, Adélaïde d’Osmond appartient à une famille noble et aristocratique. Son père descend d’une lignée ancienne de nobles anglo-normands, compagnons de Guillaume le Conquérant. Sa mère, Eléonore Dillon vient d’une famille de catholiques irlandais ayant émigré et prospéré en France. En raison de la proximité de sa famille avec la Cour Royale, Adélaïde fut compagne de jeu du Dauphin jusqu’à l’âge de huit ans. La Révolution française contraint sa famille à l’exil, d’abord en Italie, puis en Angleterre, comme de nombreux nobles de l’époque.
Mariage avec le Général de Boigne
À Londres en 1798, elle rencontre le général Benoît de Boigne (1751-1830), un aventurier et militaire franco-savoyard ayant fait fortune en Inde. Leur mariage est un arrangement mutuellement bénéfique : d’un côté, un ancien militaire qui approche de son cinquantième anniversaire, fatigué d’une vie d’officier hors d’Europe mais dont il a tiré une fortune conséquente, et cherchant à créer un foyer pérenne. De l’autre, une jeune  fille  émigrée  de dix-sept  ans  dont  les  déboires  financiers  de  sa  famille désargentée lui causent une grande détresse. « Je fis la faute […] de lui dire que je n’avais aucun goût pour lui, que probablement je n’en aurais jamais, mais que, s’il voulait bien assurer le sort et l’indépendance de mes parents, j’aurais une si grande reconnaissance que je l’épouserais sons répugnance ».
Vie mondaine et salons littéraires
En 1804, de retour en France sous l’Empire, après que Napoléon autorise certains nobles émigrés à revenir, le couple s’installe à Paris, entre la place Vendôme où ils possèdent un logement et le château de Beauregard à la Celle-Saint-Cloud.
Adélaïde d’Osmond commence alors à tenir un salon politique et littéraire influant, où les royalistes tolérés par l’Empire trouvent refuge. Les contemporains côtoyant la comtesse l’a décrive comme « prudente dans sa conversation, bien que douée d’esprit et d’une extrême finesse ». En 1807, le Général de Boigne retourne en Savoie, laissant sa femme à Paris.
En 1812, le domaine de Beauregard est échangé contre celui de la Roseraie à Châtenay-Malabry.
Chaque été de 1812 à 1852, la comtesse de Boigne vient s’installer dans sa propriété de Châtenay. Ce lieu devient alors un centre de la vie intellectuelle et politique de l’époque, accueillant des personnalités telles que Madame de Récamier, Chateaubriand, le chancelier Pasquier et même Louis-Philippe.
Mémoires
C’est dans cette propriété de la Roseraie que la comtesse écrit ses mémoires, une œuvre précieuse pour l’histoire de la Monarchie de Juillet et un témoignage unique sur l’aristocratie du XIXe siècle. Il faudra attendre le début du XXe siècle et l’indélicatesse d’un proche de la famille pour que son ouvrage intitulé Récits d’une tante, mémoires de la comtesse de Boigne née d’Osmond soient publiées et accessibles au grand public.
Décès
La Comtesse de Boigne s’éteint à l’âge de 85 ans à Paris le 10 mai 1866 et est enterrée dans le cimetière d’Aubry-Le-Panthou, en Normandie, dans une tombe attenante à celle de sa mère.