Épouse du prince de Malézieu, elle fut la gouvernante des enfants du duc et de la duchesse du Maine. Paroissienne de l’église Saint-Germain l’Auxerrois, elle organisa des fêtes somptueuses à Châtenay.

Gouvernante et dame de Châtenay

Naissance et mariage
Françoise Faudel de Fauveresse, née en 1650, appartient à la noblesse parlementaire. Son père Pierre Faudel de Fauveresse, est avocat au Parlement de Paris.
En 1672, elle épouse Nicolas de Malézieu, précepteur du duc du Maine, fils légitime de Louis XIV et de Mme de Montespan, et futur seigneur de Châtenay. La famille de Malézieu s’est ainsi trouvée attachée à la maison du duc du Maine.
L’un de leurs fils, Jacques-Louis, est secrétaire des commandements de Louis-Charles de Bourbon, fils du duc du Maine, jusqu’à sa mort en 1716 à l’âge de vingt-et-un ans. Le cœur du jeune homme est scellé dans un mur du chœur de l’église Saint-Germain l’Auxerrois.
Un autre de leurs fils, Nicolas, jeune prêtre qui avait donné sa première messe à l’église de Châtenay en 1703, est sacré évêque de Lavaur en 1713.

Gouvernante des Enfants du Duc du Maine
À partir de 1698, Françoise de Malézieu, avec son mari, est chargée de l’éducation des enfants du duc et de la duchesse du Maine.
Cultivée, femme lettrée et de confiance, elle tisse des liens affectueux avec le couple princier.
Lors de la conspiration de Cellamare en 1718 – un complot visant à retirer la régence du royaume à Philippe d’Orléans – où le duc et la duchesse sont impliqués, Pierre-Jacques Brillon, intendant du domaine de Sceaux, écrit le samedi 31 décembre 1718 au sujet de la tristesse de Madame de Malézieu « Nous avons consolé Madame Malézieu autant qu’il a été possible ; son affliction est d’autant plus grande qu’elle perd maître, maîtresse ». Françoise reste fidèle au couple et continue de bénéficier de leurs faveurs malgré leur emprisonnement. Pierre-Jacques de Brillon, en charge des finances du domaine en l’absence du duc et de la duchesse du Maine, note dans son journal « Madame de Malézieu conservera ces 5000 livres d’appointements, aura un carrosse, 2 chevaux [ …] un cocher, une paire de laquais, 600 livres pour une femme de chambre sans autre détail ».
Lors de leur retour en 1720, Monsieur et Madame de Malézieu logent dans une aile du château de Sceaux, à proximité de la duchesse.

Son mari étant chargé de l’éducation scientifique de la duchesse, l’éducation des trois enfants du duc et de la duchesse du Maine est principalement confiée à Françoise de Malézieu.

La propriété de Nicolas et Françoise de Malézieu
Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV, achète en 1670, un ensemble de propriétés constituant la seigneurie de Sceaux, devenant ainsi seigneur de Sceaux et de Châtenay. À sa mort en 1683, son fils aîné, le marquis de Seignelay, hérite du domaine. En 1699, la seigneurie de Sceaux et de Châtenay est vendue à Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine, qui fait en partie don de la seigneurie de Châtenay à Nicolas de Malézieu.
Le couple de Malézieu reçoit alors dans sa propriété de Châtenay le duc et la duchesse du Maine avant leur installation à Sceaux. Ils donnent en leur honneur de nombreuses fêtes qui connaissent un grand retentissement. Les premières fêtes datent de 1699 ; elles ont ensuite lieu en juillet 1702, puis au cours des mois d’août 1703 à 1706, en même temps que la fête du village. Ces fêtes que Nicolas de Malézieu organise marquent une période de prestige pour le domaine de Châtenay.
Françoise de Malézieu décède en 1741 à Châtenay à l’âge de 91 ans.