Anne-Louise-Bénédicte de Bourbon (1692-1753)
- 5 septembre 2024
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Jeunesse et mariage
Louise-Bénédicte de Bourbon, née Anne Louise Bénédicte de Bourbon-Condé le 8 novembre 1676 à Paris, est la petite-fille du Grand Condé. Elle est issue de l’union du prince de Condé, premier prince de sang, et de la princesse Palatine Anne de Bavière. En 1692, à Versailles, elle épouse le duc du Maine, d’Aumale et comte d’Eu, fils légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan. Fils préféré de Louis XIV, il acquiert en 1699 les seigneuries de Sceaux et de Châtenay. Il fait don d’une partie de la seigneurie Châtenay à son ancien précepteur, Nicolas de Malézieu, qui devient ensuite le précepteur des enfants du couple et intendant des plaisirs de la duchesse. Ainsi entre 1699 et 1706, Nicolas de Malézieu organise des fêtes somptueuses à Châtenay en l’honneur du couple. Après plusieurs années de rénovations, le duc et la duchesse du Maine s’installent finalement au château de Sceaux en 1704, à proximité de Malézieu, marquant une période de prestige pour le domaine.
L’Ordre de la Mouche à Miel
Surnommée « poupée du sang » pour son ambition et sa petite taille, la duchesse crée, en 1703, I’« Ordre de la Mouche à Miel », un ordre de chevalerie fantaisiste qui organise les fêtes et amusements à Sceaux, incluant des fêtes nocturnes costumées, des bals ainsi que les Grandes Nuits de Sceaux. Celle-ci au nombre de seize, se déroulent de l’été 1714 au printemps 1715 et proposant des activités durant toute la nuit telles que la conversation, les jeux, les poésies, des chansons impromptues, les plaisirs de la table, des promenades et également plusieurs intermèdes chantés et dansés.
La duchesse transforme le Château de Sceaux en un centre culturel remarquable. Elle y accueille des musiciens, fait construire un théâtre et aménage un cabinet dédié aux arts, à la poésie et à la science. Son salon littéraire attire des écrivains renommés comme Emilie du Châtelet, Montesquieu, d’Alembert et Voltaire. Ce dernier a écrit à propos de la duchesse «Mettez-moi toU/ours aux pieds de Mme la Duchesse du Moine. C’est une âme prédestinée, elle aimera la comédie jusqu’au dernier moment. On meurt comme on a vécu. »
Veuve en 1736, elle décède en 1753 et est inhumée dans l’église Saint-Jean-Baptiste de Sceaux. Pendant la Révolution française, sa tombe est profanée et ses restes sont jetés dans une fosse commune, un sort commun à de nombreux aristocrates de l’époque.
Le château passe à ses fils, puis à Ieur cousin le duc de Penthièvre. À sa mort, le 4 mars 1793, ses biens sont confisqués comme biens nationaux.
La leçon d’astronomie de François de Troy, Musée départemental du domaine du Château de Sceaux.
Dans ce tableau, le prince de Malézieu explique des données à la duchesse du Maine, qui pointe d’une main un globe céleste et de l’autre un grand livre. Dans l’entrebâillement de la porte, l’abbé Genest, avec un air facétieux, tient une lunette pour se moquer de la mauvaise vue de Malézieu, surnommé « mal aux yeux ». Par ailleurs, on se moquait du grand nez de Genest en l’appelant « eh c’est larpe nés ! », une anagramme de son prénom Charles et de son nom, créée par la duchesse du Maine et son frère.