Duchesse du Maine, petite-fille du Grand Condé, elle épousa le duc du Maine, bâtard du roi Louis XIV et de Mme de Montespan. Influente, femme de pouvoir, elle séjourna à Châtenay de 1699 à 1705.

Princesse du Grand siècle

Jeunesse et Mariage
Louise-Bénédicte de Bourbon, duchesse du Maine par son mariage, est née le 8 novembre 1676 à Paris. Princesse du sang, elle est la fille d’Henri-Jules de Bourbon Condé et d’Anne-Marie de Bavière, et petite-fille du Grand Condé.
En 1692, à Versailles, elle épouse Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine, fils légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan.
Dans leur château de Sceaux acquis en 1699 avec les seigneuries de Sceaux et de Châtenay, la duchesse du Maine tient une cour appelée « petite cour de Sceaux » où elle organise de somptueuses fêtes de nuit qui accueillent écrivains, artistes et grands esprits du temps.
Durant les années de rénovation du château de Sceaux, ces fêtes se tiennent à Châtenay dans la propriété de Nicolas de Malézieu qui lui avait été offerte par le duc du Maine, son ancien précepteur. Nicolas de Malézieu devient ensuite le précepteur des enfants du couple et intendant des divertissements de la duchesse.
L’Ordre de la Mouche à Miel
Surnommée « poupée du sang » pour son ambition et sa petite taille, la duchesse crée, en 1703, l’« Ordre de la Mouche à Miel », un ordre de chevalerie fantaisiste qui organise les fêtes et amusements à Sceaux, incluant des fêtes nocturnes costumées, des bals ainsi que les Grandes Nuits de Sceaux. Celle-ci au nombre de seize, se déroulent de l’été 1714 au printemps 1715 et proposant des activités durant toute la nuit telles que la conversation, les jeux, les poésies, des chansons impromptues, les plaisirs de la table, des promenades et également plusieurs intermèdes chantés et dansés.
La duchesse du Maine transforme le Château de Sceaux en un lieu prestigieux dans l’orbite de la cour de Versailles. Elle y accueille des musiciens, fait construire un théâtre et aménage un cabinet dédié aux arts, à la poésie et à la science. Son salon littéraire attire des écrivains renommés comme Émilie du Châtelet, Montesquieu, d’Alembert et Voltaire. Ce dernier a écrit à propos de la duchesse «Mettez-moi toujours aux pieds de Mme la Duchesse du Maine. C’est une âme prédestinée, elle aimera la comédie jusqu’au dernier moment. On meurt comme on a vécu. ».
Veuve en 1736, elle décède en 1753 et est inhumée dans l’église Saint-Jean-Baptiste de Sceaux.

Le château passe à ses fils, puis à leur cousin le duc de Penthièvre. À sa mort, le 4 mars 1793, ses biens sont confisqués comme biens nationaux.


La leçon d’astronomie de François de Troy, Musée départemental du domaine du Château de Sceaux.
Dans ce tableau, Nicolas de Malézieu explique des données à la duchesse du Maine, qui pointe d’une main un globe céleste et de l’autre un grand livre. Dans l’entrebâillement de la porte, l’abbé Genest, avec un air facétieux, tient une lunette pour se moquer de la mauvaise vue de Malézieu, surnommé « mal aux yeux ».