Résistante, médecin, fille du dirigeant révolutionnaire russe Plekhanov, seconde épouse du Docteur Le Savoureux, elle vécut à la Maison de Chateaubriand.

Médecin et humaniste

Jeunesse et formation
Lydie Le Savoureux, née Sofia Lidia Gueorgievna le 28 mai 1881 aux Molières, commune de l’Essonne, est issue d’une famille d’exilés russes engagés dans les cercles intellectuels et politiques de leur époque. Son père, Gueorguei Valentinovitch Plekhanov, théoricien de la social-démocratie russe, et sa mère, Rosalie Marcovna Bograde, médecin, ont profondément influencé son éducation.
Passionnée par la poésie et le théâtre, Lydie est inscrite au conservatoire de Genève où elle remporte plusieurs prix de déclamation entre 1899 et 1902. Elle poursuit ensuite ses études de médecine à l’université de Genève et complète son année universitaire à l’hôpital Necker de Paris en 1905-1906.

Carrière et dévouement à Chateaubriand
Après l’obtention de son diplôme de médecine en 1912, ce qui était rare pour une femme à l’époque, Lydie s’installe au Plessis-Robinson où elle exerce sa profession au sanatorium Trudeau.
En 1923, Lydie épouse le psychiatre Docteur Henri Le Savoureux qui en 1914 avait acheté l’ancienne demeure de Chateaubriand à la Vallée-aux-Loups pour en faire une maison de repos.
Ensemble, ils administrent la maison de repos tout en accueillant un salon littéraire fréquenté par des peintres, écrivains, artistes et célébrités de l’époque : Anne de Noailles, sa cousine la princesse et femme de lettres Marthe Bibiesco, Bérenice Abott, Edouard Herriot, Antoine de Saint-Exupéry, Paul Valéry, Jean Fautrier, Vladimir Jankélevitch, Paul Morand, Jean Paulhan, Francis Ponge ou encore Marc Chagall.
Ils fondent en 1930 la Société Chateaubriand et ouvrent un musée dédié à l’écrivain au sein de leur propriété.

Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Henri et Lydie hébergent dans leur maison de repos de nombreux juifs et résistants comme Jean Paulhan, Elisabeth de la Bourdonnaye ou Robert Debré qui y rédige des articles pour un journal médical clandestin annonçant la création du Comité médical de la Résistance. Leur propriété jouxte une clairière de la Vallée-aux-loups où furent fusillés des résistants. Le peintre Fautrier, qui vivait caché chez eux, a été directement inspiré dans ses œuvres par ces exécutions. Durant la guerre, en manque de personnel, et ayant augmenté leur capacité de lit entre les malades et les résistants cachés, Lydie remplit plusieurs missions : les maladies psychiques, les malades du sanatorium, les massages et les gymnastiques médicales.
Après la guerre, le couple reçoit de nombreux messages de reconnaissance pour leur travail, leur implication et leur action dans la résistance.

Dernières Années
En 1958, trois ans avant sa mort, Henri Le Savoureux cède la maison à la fondation Rothschild en viager, permettant à Lydie d’y rester jusqu’à son décès en 1978. Jusqu’à la fin de sa vie, elle continue d’accueillir ses amis artistes, des banquets et des réunions de la Société Chateaubriand, ainsi que des personnalités littéraires, perpétuant ainsi l’héritage culturel et humaniste de la Vallée-aux-Loups.