
Sébastienne Guyot (1896-1941)
- 5 septembre 2024
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Ingénieure française spécialiste d’aérodynamique issue de la 1re promotion de l’École Centrale de Paris et résistante française, elle fut aussi championne de cross-country.
Pilote et ingénieure en aéronautique
Jeunesse
Sébastienne Guyot est née en 1896 à Pont-l’Abbé, dans le Finistère. Après avoir obtenu son baccalauréat à seulement 17 ans, Sébastienne devient institutrice. Cependant, son véritable rêve est de devenir aviatrice, une ambition qui naît lorsque son père l’emmène voir des aéroplanes pour la première fois. En 1917, elle quitte son poste d’institutrice pour s’inscrire aux cours préparatoires de l’Ecole Centrale à Paris, fondée en 1829 par l’homme d’affaires Alphonse Lavallée.
Passionnée par la mécanique qu’elle a choisie comme option, elle sort diplômée à 25 ans de la première promotion ouverte aux femmes en 1921, faisant fait partie des sept premières femmes sorties de cette prestigieuse école d’ingénieurs.
Carrière dans l’Aéronautique et l’Athlétisme
Sébastienne Guyot commence sa carrière chez l’avionneur Farman. En 1928, elle devient la première femme d’Europe à être nommée chef de bureau de recherches et d’études aéronautiques, contribuant significativement à des projets majeurs comme l’hydravion commercial « Leo H-24 » et le bombardier torpilleur « Leo H-25 ». En 1935, elle décide d’apprendre à piloter et achète un avion Farman 2313. Elle oriente ensuite ses travaux sur les hélicoptères et dépose plusieurs brevets.
Parallèlement, elle excelle dans le sport, devenant championne de France de cross-country en 1924 et participant aux Jeux Olympiques d’Amsterdam en 1928 pour l’épreuve du demi-fond (800 mètres).
Engagement dans la Résistance
Suite au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Sébastienne Guyot s’engage activement dans la résistance. En 1940, elle rejoint le service d’État en tant que cheffe ingénieure et fonde un groupe de résistants composé d’anciens centraliens pour fournir des informations aux services secrets britanniques.
En 1941, alors qu’elle tente de libérer son jeune frère capturé par les forces allemandes, Sébastienne est arrêtée par la Gestapo. Torturée pendant près de six mois à la prison de Fresnes, elle succombe à la maladie le 22 août 1941, à l’âge de 45 ans, peu de temps après sa libération. Jusqu’à son dernier souffle, elle continue de jouer un rôle crucial dans la résistance française.
Sébastienne Guyot reste une figure emblématique de la résistance française, honorée à titre posthume par la médaille de la résistance française décernée en 1944 par le général De Gaulle. Elle est également la seule femme à figurer sur le monument de l’Ecole Centrale de Paris, témoignant de sa contribution exceptionnelle à l’aviation et à la défense de la liberté.
Elle fait partie des élèves qui ont profondément marqué l’Ecole Centrale Paris, qui a elle-même laissé une empreinte indélébile sur la ville de Châtenay-Malabry lorsqu’elle y était installée entre 1969 à 2017.