Raccordement des premiers immeubles en 2026

Afin de chauffer et de fournir en eau chaude les immeubles châtenaisiens avec une énergie renouvelable, la Ville s’oriente vers la solution de la géothermie locale, écologique et économique

« Assurer aux Châtenaisiens une source de chauffage urbain qui soit à la fois écologique, moderne et bon marché constitue une priorité », a rappelé le Maire Carl Segaud lors du Conseil municipal du 27 janvier 2022 en insistant sur « l’objectif majeur d’engager notre Ville sur la voie de la transition énergétique pour notamment préserver les générations futures. ». C’est donc avec ce double objectif en tête que la Ville s’est engagée sur la voie de la géothermie, pour l’ensemble des projets urbains châtenaisiens à venir, notamment la rénovation de la Cité Jardin, mais aussi pour le nouvel Écoquartier LaVallée. Cette technologie qui permet d’exploiter la chaleur présente naturellement dans les nappes d’eau souterraines s’avère écologique mais aussi économique, car indépendante des fluctuations des prix de l’énergie.
Un choix environnemental
Avant d’aboutir à ce choix technique, le Syndicat Mixte de chauffage de Châtenay-Malabry (dont la Ville est membre avec Hauts-de-Seine Habitat, et qui assure le service public de production et de distribution de chauffage sur une partie de la commune) a lancé en 2020 une réflexion prenant en compte tous les paramètres juridiques, techniques, organisationnels et financiers afin de proposer une solution permettant d’améliorer la performance environnementale. Il a donc établi, en liaison avec l’ADEME (Agence de la transition écologique), un Schéma Directeur Énergie dont les conclusions préconisent le recours à la géothermie. Châtenay-Malabry est en effet placée au-dessus d’un bassin situé entre 1 500 et 2 000 mètres de profondeur, qui contient une eau dont la température varie de 57 à 85 °C, et s’avère facilement exploitable.
Afin de confirmer les conclusions du schéma directeur, la Ville s’est dotée d’un assistant à maîtrise d’ouvrage qui a également établi le montage juridique et financier le plus pertinent pour le prochain réseau géothermal.
À 1,5 km de profondeur
Le projet prévoit donc d’aller récupérer de l’eau chaude à 1,5 km de profondeur dans ce que l’on appelle le Dogger, une formation géologique également connue sous le nom de Jurassique moyen, qui correspond à des dépôts calcaires de -175 à -154 millions d’années. Le puits de forage sera probablement installé là où se trouvent actuellement le gymnase et la piscine de la faculté de pharmacie, donc au milieu de la commune dans son axe est-ouest et également à mi-pente du dénivelé de Châtenay-Malabry. Elle prélèvera de l’eau à plus de 70 °C qui permettra donc d’alimenter les réseaux de chauffage et d’eau chaude sur l’ensemble de la ville, voire au-delà.
Pour tous les nouveaux immeubles
Destiné aux immeubles à construire ou en rénovation, qu’ils soient privés ou en habitat social, ce réseau alimentera tous les logements rénovés ou construits de la Cité Jardin, les nouveaux programmes immobiliers sur la ville, mais aussi les 135 000 m2 du campus tertiaire qui s’installera sur le site de l’ancienne faculté de pharmacie. Les anciens immeubles, qui disposent déjà de leurs propres systèmes de production de chauffage et d’eau chaude pourront également, s’ils le souhaitent, s’y connecter.
L’Écoquartier LaVallée est également intéressé pour raccorder son propre réseau (qui doit utiliser au moins 60 % d’énergie renouvelable pour le chauffage et l’eau chaude) à celui de la géothermie. Comme l’a rappelé le Maire Carl Segaud : « La géothermie à Châtenay-Malabry est au début d’un long et passionnant processus, qui permettra d’offrir aux Châtenaisiens un réseau de chauffage et d’eau chaude sanitaire à la fois durable, écologique et bon marché. »
Raccordement des premiers immeubles en 2026
La Ville a choisi la société Coriance pour exploiter le futur réseau de géothermie en décembre 2023. Coriance, spécialiste de solutions énergétiques vertes pour les collectivités territoriales, a été retenue après une procédure d’attribution d’une délégation de service public. Choisie parmi trois candidats, la société présentait un juste équilibre pour son offre en termes de tarif, de qualité technique (déploiement et maintenance), sociale et environnementale et de service rendu aux usagers. Le puits et l’usine de pompage et d’échange thermique seront installés sur le site de l’ancienne faculté de pharmacie.
Les travaux vont débuter courant 2024 afin de raccorder les premiers immeubles début 2026, en particulier ceux de l’écoquartier LaVallée (conçu dès l’origine pour ce mode de chauffage et d’eau chaude sanitaire). Le réseau sera déployé sur notre ville ainsi que sur une grande partie du Plessis-Robinson. Les immeubles collectifs déjà existants pourront, sans obligation, se raccorder à ce nouveau réseau. Le projet prévoit à terme d’offrir la possibilité aux pavillons, s’ils ne sont pas éloignés du réseau de chaleur, de pouvoir également en bénéficier. L’objectif de la Ville est de permettre à un maximum de foyers châtenaisiens de profiter avec la géothermie d’une énergie à la fois locale, propre et durable qui n’émet que très peu de CO2 (environ 10 fois moins qu’une installation au gaz) et, loin des fluctuations du marché de l’énergie électrique ou du gaz.

COMMENT FONCTIONNE LA GÉOTHERMIE ?
La géothermie permet de produire de la chaleur ou de l’électricité à partir de l’eau chaude captée sous la terre. En effet, la température des roches augmente en moyenne de 1°C tous les 30 m de profondeur ce qui conduit les nappes souterraines à des températures variant de 12 à plus de 100°C en fonction de la profondeur. Une installation de géothermie permet de capter cette eau chaude grâce à un forage. Via un échange thermique, celle-ci cède sa chaleur, par exemple à un réseau de chauffage urbain ce qui permet de produire chauffage et eau chaude sanitaire. L’eau utilisée est ensuite réinjectée dans la nappe phréatique d’origine où elle est à nouveau chauffée naturellement par la chaleur environnante.
La géothermie est donc une énergie à la fois locale, propre et durable qui n’émet que très peu de CO2 (environ 10 fois moins qu’une installation au gaz).