À la suite d’une proposition du Maire Carl Segaud…

À la suite d’une proposition du Maire Carl Segaud, également conseiller régional, Valérie Pécresse, Présidente de la Région Île-de-France, a annoncé que le lycée polyvalent de Châtenay-Malabry allait s’appeler lycée Missak et Mélinée Manouchian, en hommage à cette figure de la Résistance qui a vécu à Châtenay-Malabry.

Dans le cadre de la panthéonisation du couple Manouchian et de leurs 23 compagnons d’armes le 21 février dernier, les travaux de l’historien Denis Peschanski ont permis de révéler que Missak Manouchian avait vécu à Châtenay-Malabry entre 1931 et 1933. Il y a notamment écrit plusieurs de ses poèmes et effectué la première de ces deux demandes de naturalisation restées malheureusement lettres mortes. Afin de rendre hommage à ces résistants, le lycée polyvalent va porter le nom de ce grand résistant et de son épouse pour devenir le lycée Missak et Mélinée Manouchian. « Cette initiative, n’a évidemment pas pour vocation de remettre en cause le juste et légitime hommage rendu par la Ville à Jean Jaurès », a expliqué le Maire Carl Segaud, conseiller régional à l’origine de cette demande. « Je rappelle d’ailleurs qu’une avenue majeure de Châtenay-Malabry, un gymnase et une école primaire portent déjà son nom. l’inscription du nom de Missak et de  Mélinée Manouchian sur le fronton d’un lycée châtenaisien, dans la rue même où Missak Manouchian a habité, est un choix cohérent qui ait du sens. Plus encore, c’est un symbole fort compte tenu du rôle crucial joué par les établissements d’enseignement secondaire dans la transmission de la Mémoire auprès des jeunes générations. » La commission permanente de la Région Île-de-France entérinera ce choix dans quelques semaines.
Du côté du lycée, ce choix d’un nouveau nom a reçu, le 4 avril dernier, un avis favorable du Conseil d’administration. Quant à l’équipe éducative, qui a montré son enthousiasme pour cette nouvelle dénomination, elle a d’ores et déjà commencé à réfléchir à des projets pédagogiques en ce sens pour les années à venir, en attendant la cérémonie de dénomination qui aura lieu à la rentrée 2024.
Des héros de la Résistance
Missak Manouchian est né le 1er septembre 1906 à Adıyaman, en Turquie, d’origine arménienne. Il émigre en France dans les années 1920 pour échapper au génocide arménien au cours duquel sont morts son père puis sa mère. Il vit à Châtenay-Malabry, au 44 avenue Jean Jaurès, dans une communauté « La Cité Nouvelle », entre 1931 et 1933. De son côté, Mélinée Manouchian est née 13 novembre 1913 à Constantinople en Turquie, dans une famille d’origine arménienne. Elle aussi a perdu ses parents dans le génocide. Missak et Mélinée se marient en 1936. Engagé dans la résistance dès 1941, Missak prend la direction des FTP-MOI parisiens (Francs-tireurs et partisans – Main-d’œuvre immigrée) composé de membres de diverses nationalités, notamment des Français, des Italiens, des Espagnols, des Arméniens et des Juifs des différents pays d’Europe centrale et orientale. Ils mènent des actions de sabotage, des attaques contre les forces d’occupation allemandes, ainsi que des opérations de propagande pour encourager la résistance intérieure. Arrêté le 16 novembre 1 943 par la police française, il sera fusillé le 21 février 1944 au Mont Valérien. Sa veuve, Mélinée, mais aussi des anciens résistants ou intellectuels comme Paul Éluard ou Louis Aragon porteront sa mémoire et feront connaître ses poèmes. Missak et Mélinée sont entrés au Panthéon le 21 février 2024. Ils reposent désormais auprès de vingt-quatre résistants morts pour la France.